Ne pas gaspiller, ne pas vouloir : 5 conseils pour accroître l’efficacité, réduire les coûts et donner la priorité à la sécurité des patients

Chaque année, des millions de personnes franchissent les portes d’un hôpital pour devenir des patients en chirurgie. Chacune de ces procédures fait l’objet d’un plan minutieux qui précise qui y travaillera, quelles fournitures seront utilisées, où elle aura lieu et pendant combien de temps. Le matériel doit être retraité, stérilisé et conditionné en sets pour que les équipes chirurgicales puissent y accéder facilement et en toute sécurité.

Malgré la planification intensive des opérations chirurgicales, de nombreux déchets évitables sont produits. En fait, le bloc opératoire est l’un des plus grands producteurs de déchets dans une organisation de soins de santé, générant environ 20 à 30 % de l’ensemble des déchets.1 Ces déchets représentent un coût annuel de 15 milliards de dollars.2

En ce qui concerne les déchets d’exploitation, il en existe deux types : les produits et les opérations. Les déchets de produits englobent des éléments tels que les matériaux inutilisés mis au rebut, les articles inutiles emballés avec des articles nécessaires dans des ensembles d’instruments et les articles ouverts par erreur ou en prévision d’une procédure. Le gaspillage opérationnel découle de l’inefficacité de la communication et de la coordination et de la limitation des ressources en fournitures ou en personnel.

Ces types de gaspillage peuvent souvent se cumuler et entraîner des retards dans les opérations chirurgicales, qui ont des effets en cascade tels que l’accumulation de cas chirurgicaux, des erreurs de réservation et une programmation inefficace.

Heureusement, il existe des méthodes claires pour accroître l’efficacité et réduire les coûts tout en donnant la priorité à la sécurité des patients, notamment :

  1. Soyez plus transparent sur les coûts : Parfois, il peut y avoir un manque de sensibilisation sur le coût réel des matériaux tels que les chariots de cas et les articles sur les cartes de mise en place des procédures. Envisagez d’étiqueter les fournitures avec leur coût, car cela pourrait inciter la personne qui les rassemble à réfléchir avant de choisir de les utiliser. Pensez également à fournir un retour d’information sur les coûts aux chirurgiens concernant les matériaux qu’ils demandent. Étant donné la nature compétitive des chirurgiens, la création d’une saine concurrence pour réduire l’utilisation de matériel inutile pourrait s’avérer bénéfique.
  2. Tenir à jour les cartes de préférences : les cartes de préférences des chirurgiens sont un outil puissant qui influence tout, de l’achat des fournitures à la mise en place des procédures dans le bloc opératoire. S’ils sont périmés ou inexacts, cela peut entraîner un gaspillage important de produits et d’opérations, ainsi que compromettre la sécurité des patients. Par exemple, si un article est manquant et que le circulateur du bloc opératoire doit sortir pour le récupérer, non seulement il retire quelqu’un des soins au patient, mais il pose un risque de contrôle des infections en ouvrant la porte du bloc opératoire aux contaminants extérieurs.
  3. S’appuyer sur les données : L’inefficacité du suivi est une autre cause sous-jacente commune du gaspillage en salle d’opération. Il existe de nombreux outils d’analyse qui permettent de saisir des points de données tels que le temps passé dans les salles, l’utilisation des salles, le temps de rotation et le volume. Ces outils permettent d’établir des rapports de fréquence, d’évaluer les stocks et d’afficher clairement l’historique des achats. Les données peuvent également aider en mettant en évidence toute corrélation entre le personnel clinique ou une procédure et l’utilisation de matériaux excessifs, ainsi qu’en identifiant un problème sous-jacent de flux de travail. Si vous le pouvez, établissez également des graphiques afin de pouvoir visualiser facilement les points de données aberrants.
  4. Favoriser des lignes de communication ouvertes : Même dans des conditions optimales, il y a toujours des circonstances imprévues lors de la gestion d’un programme de bloc opératoire chargé qui peuvent interférer avec une communication claire et proactive. Les deux principales raisons des erreurs de communication pendant les soins peropératoires étaient liées à l’équipement (36 %) et à la nécessité de tenir les membres de l’équipe informés de l’évolution de l’opération.Par exemple, si une intervention chirurgicale dure longtemps, le fait de partager cette information à grande échelle et en temps quasi réel peut éviter qu’une autre salle d’opération soit préparée trop tôt pour une intervention. C’est important car ce retard peut entraîner de multiples changements de salle, ce qui pourrait rendre inutilisables les matériaux de la salle préparée.
  5. Prenez le temps d’observer : L’observation est un outil beaucoup plus efficace qu’il n’y paraît. On peut être surpris de ce que l’on apprend lorsqu’on prend le temps d’examiner méthodiquement les étapes du processus de préparation d’un bloc opératoire pour une intervention chirurgicale de manière chronologique, en prêtant attention à des choses telles que la personne qui effectue les tâches et si c’est la bonne personne. Par exemple, est-ce que la personne appropriée choisit le matériel pour la procédure ou prépare le bloc opératoire ?

Conclusion

Les hôpitaux et les établissements de santé évoluant dans un environnement où les modèles de remboursement changent et sont de plus en plus liés aux résultats des patients, les responsables des services chirurgicaux accordent une attention accrue aux économies potentielles qui ne compromettent pas la sécurité des patients. L’adoption d’une approche mesurée, arrondie par l’observation, une communication solide, la transparence des coûts et les données, peut contribuer à réduire les déchets du bloc opératoire et à faire en sorte que votre établissement puisse continuer à fournir des soins sûrs et de qualité à ses patients.

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Sources

  1. Axelrod D, Bell C, Feldman J et tous. Écologisation de la salle d’opération et de la zone périopératoire : La durabilité de l’environnement pour la pratique de l’anesthésie. Société américaine des anesthésiologistes ; 2017
  2. Peregrin T. Strategies for sustainability : going green in the OR. Collège américain des chirurgiens. Mai 2015. http://bulletin.facs.org/2015/05/strategies-for-sustainability-going-green-in-the-or/ Consulté le 18 janvier 2019.
  3. Halverson et al, Communication failure in the operating room, Surgery. 2011 Mar;149(3):305-10. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20951399